It Can't Be True... {Calvin}

« I must be dreaming.. »

Ca l'avait prit d'un coup, comme ça, subitement, sans raison aucune. Il marchait tranquilement, dans le couloir, le sac sur l'épaule. & brusquement, il avait senti cette désagréable sensation, ce raclement dérangeant. Sans pouvoir le contrôler à temps, il sentit son torse se soulever, & une toux sèche lui arracher la gorge. Portant sa main à sa bouche, il pressa ses doigts contre ses lèvres. Déjà ses jambes couraient vers les toilettes. Il poussa la porte de sa main libre, & constata avec soulagement qu'il n'y avait personne. Alors il se pencha sur le lavabo &, retirant sa main de son visage, laissa ses poumons se vider au dessus de l'évier. Comme il s'en doutait, ce n'est pas de l'air qui en sortit, mais également un petit flop de sang. Plusieurs fois de suite, un douloureux élancement le plia en avant, parcourant sa trachée comme une lame de rasoir. Les yeux fermés avec force, il recracha tout ce qu'il pu, souhaitant enlever de sa langue ce goût amer & écoeurant. Son torse brûlait de l'intérieur, tel un brasier qui refuserait de s'éteindre. Les poings crispés, il s'était accaparé du rebord en marbre, se souciant peu de la couleur affolemment blanche de ses articulations.

Puis, aussi brusquement que c'était survenu, ça s'ârrêta, laissant Ryan avachi au dessus du lavabo avec les épaules affaissées & le buste haletant.
Des gouttes de sueur perlaient sur son front, & il savait que s'il relevait la tête pour se regarder dans le miroir il y verrait une sorte de zoombie au teint pâle & effrayant.

Il attendit encore quelques instants que tous ses spasmes s'en aillent, puis, conscient que quelqu'un pouvait entrer à n'importe quel instant, prit le soin de faire couler de l'eau dans le lavabo pour nettoyer celui-ci. Collant ses mains l'une à l'autre en forme de coupe, il récolta un petit volume d'eau dans lequel il plongea son visage afin de le purifier de ses marques passagères. L'eau fraîche sur son épiderme ardent lui procura un bien fou, & il recommença l'opération pour savourer une nouvelle fois ce contact apaisant. Pour finir, il passa un doigt sur sa lèvre ensanglantée, la nettoyant de ce liquide repoussant qui laissait toujours un arrière-goût répulsif.

Après quoi, il s'inspecta dans la glace. Il n'avait certes pas encore retrouvé ses couleurs naturelles, mais le résultat était déjà plus rassurant. Il croisa son propre regard, & se surprit à découvrire dans ces iris ternes la triste vérité...

A quoi jouait-il? Son état se dégradait à vue d'oeil de jour en jour.. Bientôt, il ne pourrait plus cacher aux autres son état de convalescence. & alors il devrait affronter pour de bon leur regard, leur effroie ou au contraire leur ridicule pitié.

& pour la première fois il eut réellement peur.. Peur de ce qui était inéluctable. Peur de quitter ce monde sans avoir fait ni le quart de ce dont il aurait rêvé, de quitter ce monde sans avoir vécu des expériences insolites. Peur de laisser derrière lui des gens pour qui il représentait quelque chose. Ils s'en sortiraient parfaitement, évidemment, mais c'est tellement dur de quitter quelqu'un qu'on aime. Un simple "aurevoir" est déjà déchirant. Mais un "adieu".. En aurait-il le courage?

C'est alors qu'il entendit derrière lui la porte s'ouvrir. Les bruits du couloir parvinrent à ses oreilles, puis le silence retomba avec le claquement de la porte. Il y aurait dû y avoir des bruits de pas, mais non.. Rien .. Il regarda alors le reflet qui se distinguait derrière lui dans le miroir. Il lui fallu bien quelques secondes pour assimiler ce que ses yeux lui communiquaient.

Dans son dos, à à peine deux mètres de lui, se tenait un garçon de son envergure, les mêmes mèches dorées éparpillées autour de son visage, dévoilant deux yeux identiques aux siens. Le même nez également, les mêmes lèvres... S'il ne portait pas d'autres vêtements que lui même & que le tein du nouvel arrivant n'était pas bien plus vif & bronzé que le sien propre, il aurait sans doute cru s'être perdu en se contemplant dans la glace. & pourtant c'était bien quelqu'un d'autre qui se trouvait là.. Mais quelqu'un d'autre qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Incrédul, il n'eut même pas la force de se retourner pour vérifier qu'il n'avait pas là affaire à un mirage. Les yeux rivés sur le reflet de cet inconnu, il était comme pétrifié..

Am I Awake ?

It Can't Be True... {Calvin} Dayzee38008an9

Alors que je m’efforçais de prêter attention au cours d’économie auquel j’assistais, mon regard fut soudainement attiré par un défaut de notre cher professeur. C’était amusant, comme dans l’ennui, on pouvait se plaire à trouver toutes ces petites failles qui font qu’un être humain est loin d’être invincible. A ma connaissance, je ne possédais ni toc, ni autre gestes irritants les autres. Sinon, on m’en aurait déjà fait part. Ce professeur, il clignait des yeux, deux fois en moins de 5 secondes lorsqu’il prononçait le mot « argent ». Il ne fallait pas être un surdoué en psychologie pour voir qu’il était plus radin encore que Picsou lui-même. Je faisais part de ma découverte à mon voisin lorsque son attention se dirigea vers notre table au moment où nous avons échangé ce fou rire qui me fit quitter la pièce. Mr Economie n’était pas sévère, loin de là. Ayant remarqué que mon pauvre voisin n’y était pour rien, il m’envoya me rafraîchir pour me faire passer cette envie de rire. Comme mon cours se terminait dans les cinq minutes suivantes, il m’autorisa à ranger mes affaires et à sortir. Je provoquais l’hilarité générale à cause de mon rire peu discret. Il étonnait toujours, mon rire. Fluet et léger comme l’air, mais aussi aigu que le chant d’un oisillon. Je m’en moquais de ce qu’on disait de moi, je préférais me complaire dans l’indifférence en vérité. Alors que je trouvais la fraîcheur du couloir, mon rire s’arrêta immédiatement à la vue d’un jeune homme qui toussait assez bruyamment en direction des toilettes. Il m’interpella un instante, mais comme il était de dos, je ne voyais pas pourquoi je m’étais figé sur lui. Je secouais la tête avant de me mettre en route dans la même direction, mais pour rejoindre mon casier. En chemin, je croise plusieurs personnes, qui comme moi, avait vu l’autre garçon se réfugier dans les toilettes à la dernière minute. Néanmoins, le regard que certains m’accordèrent me dérangea. Il n’était pas vraiment habituel. J’ai même perçu une bribe de conversation, disant « que l’invasion des clones avait commencé ». J’aurais aimé répliquer que je faisais parti des jedis, mais cela ne convenait pas à la situation. Cette phrase restais dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi, mais elle me rappelait quelque chose. Précipitamment, je sors des papiers de mon sac. Ces papiers que je garde tout le temps sur moi depuis que j’ai fait ma rentrée ici. Ce sont les recherches que mes parents adoptifs ont faites avant de me parler de mon éventuel frère jumeau. Bien entendu, son lieu d’études n’était pas inscrit. J’avais une chance sur un million d’être inscrit dans la même université que lui. Et quand bien même, qui me dit qu’il voudrait me parler ? L’angoisse me donnait mal au ventre, je cru un instant que j’allais vomir, mais mon estomac se ravisa et décida que mon déjeuner resterait là où il était. C’est impressionnant comme situation. Je ne suis même pas censé savoir que j’ai un frère, et je suis peut-être sur le point de le rencontrer. Est-ce que j’en ai vraiment envi ? Je n’en sais trop rien. Je rangeais les papiers dans mon sac et décidait d’en avoir le cœur net. Je fais une pause, juste devant la porte des toilettes, le souffle court, essayant de retrouver mon calme. Mes mains tremblaient comme jamais. Qui me dit que ce n’est pas juste un mec qui me ressemble ?

« Vas y mec. C’est que des toilettes hein. »

J’attendais que ce gros lourdaud soit hors de portée d’écoute pour lui répondre, la voix pleine de sarcasmes :

« Parles pour toi. »

Ma main, moite, saisit la poignée de la porte et la poussa doucement, comme si je redoutais ce qui se trouvait à l’intérieur. Je rentre, la tête baissée, et me retourne en silence pour refermer cette porte. J’avais encore la possibilité de reculer, mais j’ai envi de savoir. Alors je fait face au miroir. Nous ne sommes que deux. Il se tient au lavabo, autant sous le choc que moi. J’essaye de m’exprimer, mais rien ne vient. J’aurais tellement aimé que ça se fasse dans d’autres circonstances. Il est pâle. Sa respiration est tout aussi rapide que la mienne. Alors que je m’approche, doucement pour venir faire face à ce garçon qui me ressemble en tout point, je m’aperçois que ce n’est pas un rêve. Un geste, totalement stupide, mais indispensable me vient à l’esprit. Le toucher. Ce frère, j’en ai rêver depuis tout petit, dans mon misérable appartement du Nevada. J’en parlais tous les soirs à ma mère. Et comme réponse, je recevais une gifle. Je l’attends encore ma réponse. Mes yeux sont écarquillés au possible alors que je me rends compte que ça ne peut pas être une coïncidence. Ma bouche s’ouvre et se ferme, comme celle d’un poisson. Des tonnes de questions se bousculent dans mon esprit, mais je ne parviens pas à choisir la plus appropriée.

« Tu… Enfin, je… Non… C’est pas… Possible ? »

Au summum de mes forces, je parviens à articuler ces quelques mots, qui, mit côte à côte, ne veulent absolument rien dire. Il ne parvient pas à trouver de meilleurs mots que ceux-ci visiblement, puisqu’il ne dit absolument rien non plus. Son visage est humide. Des gouttes d’eau perlent de son front. Il était venu se rafraîchir lui aussi…

$It Can't Be True... {Calvin} Th_mcfly19-1$ $It Can't Be True... {Calvin} Th_mac39$
« how? »

Possible

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Qui es-tu?

» Calvin ;; You Need Him.
» Calvin ; Free As The Wind.