Walking In The Sun || [Ok]

Cette chanson… Je la connais. J’ai entendu la mélodie à la radio y’a même pas une heure… J’ai le titre sur le bout de la langue…

« The Reason !! De… Hoobastank!! Ouh! J’t’ai tué c’coup-ci!! »

En guise de réponse, je me reçois un oreiller en pleine tête. J’entends vaguement ce que me dit Loreley, mais je capte l’essentiel. Je l’aime bien. Elle est naturelle et toujours souriante. Je me souviens encore du jour où je l’ai aperçu dans le parc de la fac. Je ne lui ai jamais dit, mais j’avais cru voir un ange ce jour-là. Les rayons de soleils glissaient doucement sur ses cheveux blonds. Ses yeux bleux-verts m’ont de suite frappés. J’étais comme ébloui. Encore aujourd’hui j’ai du mal à soutenir son regard. Mais il y a quelque chose de différent cette après-midi. Quelque chose que je ne parviens pas à expliquer. Cela étant, je la vois taper sur le clavier de son ordinateur, comme si sa vie en dépendait. Tranquillement, je retrouve ma place au fond de son canapé. Dans un souffle, elle me dit que cette chanson est sublime, même si je me doute qu’elle ne doit pas tout comprendre. A peine la voix de la chanteuse retentit, que je sens les poils de mes avant-bras se hérissés. Cette voix est superbe, pleine d’émotions. Mes yeux se tournent vers celle qui est à mes côtés. Tout se brouille dans ma tête, mais je ne perds pas tous mes moyens. Lentement, je m’avance vers elle, comme si ce fut naturel. C’est une main légèrement tremblante qui se lève vers sa joue. J’aimerai tant la contrôler, pour qu’elle voit que je suis sur de moi. Je sens enfin la peau de sa joue effleurée la paume de ma main. Un frisson me parcours l’échine, mais je ne m’arrêterai pas là. Cela fait tellement de temps que j’attends de pouvoir enfin être seul avec elle. Je ressens sa pudeur. Je me calme, et lui laisses le temps. A vrai dire, je ne sais pas vraiment quoi faire non plus. Comme dans un rêve, je m’approche de sa nuque, son parfum embrume mes pensées mais il me rassure également. Je dépose de doux baisers dans son cou, ne voulant pas la brusquer et mettre un terme à cet instant. Sa main dans mes cheveux, j’ai l’impression d’être au paradis. J’aimerai tant que le temps se fige, à cet instant précis. Mais j’ai trop hâte de trouver ses lèvres que j’entreprends de remonter le long de sa joue pour enfin les atteindre. Et je ne veux plus les quitter. Je parviens à me contrôler, mais c’est au bout d’un effort immense que je ralentis le mouvement. Profitant pour mettre plus de passion dans les baisers qui unissent nos lèvres, je laisse ma main s’aventurer sur ses courbes gracieuses. Son léger chemisier n’étant qu’une haie à franchir, et elle n’était pas assez haute pour m’arrêter. La musique se termina sur une note grave et fit sursauter mon aimée. Je sens sa crainte dans son regard, que puis-je faire ? Ma seul arme, c’est mon sourire, aussi chaleureux soit-il, je ne veux que la réconforter. Même si cette passion nous est commune, la musique n’est pas indispensable à notre amour.

Retour brutal à l'instant présent.


« Hey ! Mec ! D’où tu t’endors chez moi ! »
« Désolé Mike. J’ai pas vraiment dormi pendant la semaine… »
« J’te connais comme si j’t’avais fait, tu pensais à elle. »

Je poussai un soupire. Décidément, il m’était impossible de lui dissimuler quoi que ce soit. J’aurai préféré lui dire que non, et m’en aller, mais il ne me laisserait jamais partir sans rien dire.

« Oui… Mais c’est mon problème. »
« Tu sais ce que j’en pense. Envoie lui ce SMS, tu seras fixé. »
« Ouai, t’as raison. Bon allez, j’y vais ! A plus Mike ! »

Après l’avoir salué d’un geste de la main, je descendit calmement les escaliers pour rejoindre mon appartement, quelques étages plus bas. Il avait raison. Cela faisait des mois que nous ne nous étions pas parlés. Il fallait éclaircir la situation. J’attrape alors mon téléphone et fouille dans les brouillons. Je retrouve ce fameux message, et je lui envoi. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle me répond, me disant qu’elle voudrait discuter autour d’un café. Parfait, j’aurai quelque chose entre les mains au moins. Je lui confirme l’endroit et en profite pour ajouter qu’on pourrait se voir dans les minutes qui suivent. L’adrénaline commençait à me gagner. Je décide d’utiliser mon temps de manière intelligente, pour une fois. Je rallie la salle de bain, après un détour par ma chambre pour mettre de nouveaux habits. C’est la moindre des choses. Une chemise légère et un jean coupe baggy. Le tour est joué. Une dernière chose, remettre le désordre dans mes cheveux, parce que là, ils sont trop biens coiffés. Je prends mon portable au passage et le jette dans ma poche après avoir vérifié qu’elle ne s’était pas décommandée. En sortant, je reprends mon souffle, l’angoisse ma gagnait petit à petit, mais je n’allais pas baisser les bras maintenant. Le café n’était pas très loin, j’y fut le premier apparemment. Je commande, un moka blanc, et trouve une table pour deux, assez rapidement. Je suis nerveux maintenant, mon pied ne cesse de rebondir sur le sol. La porte s’ouvre, la clochette retentit, instinctivement, je regarde dans cette direction. La voilà. Mon cœur commence à me jouer des tours, j’attends qu’elle croise mon regard. Je lève discrètement la main et orne mon visage d’un sourire accueillant. Elle s’avance, ses cheveux s’élevant doucement de ses épaules. Je sens ses lèvres sur ma joue. Sans contrôle, ma main vint effleurer l’endroit où elles étaient quelques secondes plus tôt. J’ai du mal à revenir sur Terre. Loreley s’assit en face de moi. Tout d’abord je détourne mon regard, puis nos yeux se rencontrent et ne se lâche plus. J’ouvre la bouche, je m’apprête à lui dire quelque chose, mais quoi ? Gentillement, elle m’invite à le dire, je rassemble mes forces et sors la phrase la plus niaiseuse de l’histoire de la niaiserie.

« Toujours aussi ravissante… »

A peine ai-je fini, que mes joues rosissent sous l’effet de la gêne. Quelle idée m’est passée par la tête ?